TIZNIT, LA CAPITALE DE L’ORFEVRERIE AMAZIGH

Tiznit (en tifinagh ) est une ville au sud d’Agadir (80km), dans la région Souss-Massa-Draa, où j’ai souvent flâné et réputé pour son orfévrerie. Une petite ville typiquement berbère.

La ville est dotée d’une longue muraille encerclant toujours l’ancienne médina. La place El Mechouar constitue l’un des centres de la ville avec le palais du sultan Hassan Ier.
La médina est divisée en quatre quartiers centrés sur la source bleue qui fut tout aussi réputée et qui jadis, arrosait de magnifiques jardins. Mais aujourd’hui, son débit est réduit suite au creusement de la source de Reggada , dans un but de partage avec une autre tribut. A Tiznit l’on peut acheter de très belles fibules, un des produits phares de la ville, avec les poignards incrustés d’argent.
LES BIJOUX BERBERES, UN ART MILLENAIRE
Je ne sais pas si vous aimez, mais moi, J’ADORE !!
Depuis l’antiquité, l’ art berbère reflète l’histoire d’une grande civilisation. Sa fabrication est toujours faite selon deux techniques. La première consiste en le moulage et le découpage du bijou ; elle est répandue dans toute l’Afrique du Nord. La deuxième, la bijouterie émaillée, introduit les pierres (ambre, corail, verroterie, etc.) ; on ne la trouve que dans trois régions : A Tiznit, en grande Kabylie , à Moknine et à Djerba en Tunisie

Le bijou complément indispensable des vétements berbères, joue un rôle essentiel dans la vie sociale des femmes berbères. Les bijoux citadins, en or ou en argent doré, finement ciselés, ajourés, filigranés, rehaussés de pierres ou de perles, rappellent les bijoux de l’Andalousie médiévale, le pays de mes ancêtres, où les berbères-Maures ont séjourné plus de 800 ans, avant d’être refoulé au Maroc.
Les bijoux ruraux, en argent, aux motifs plus austères, mais de formes très variées, sont des témoignages du passé et la
fabrication reste avant tout traditionnelle.
LES BIJOUX DES FEMMES AMAZIGH, UNE SPLENDEUR
Ils sont généralement en or finement ciselé de motifs, floraux pour la plupart, très légèrement creusés; rehaussée de pierres précieuses souvent en cabochon (émeraudes, diamants, grenats, rubis très clairs dits de « Fès »), ils sont souvent magnifiques.
Quant aux hommes, ils  préfèrent  les bijoux sobres  et en argent.

Au Sud du Maroc, pour  les femmes des campagnes comme du desert, le port quotidien de bijoux est important, et ils sont généralement somptueux, même s’ils ne sont pas toujours, bien portés !.

Les plus beaux sont en argent, d’autres sont en bronze; mais, si humble que soit le métal,  ils sont toujours d’une grande noblesse aux lignes pures aux dessins  géométriques, l’art florale est plus récent.
Aujourd’hui, les pierres semi-précieuses et les magnifiques émaux ont disparu des étales  » pas cher ! « , et  sont donc, remplacés par des pierres synthétiques, ou pire encore… de la cire de couleur, beaucoup moins onéreuse, mais bien moins précieuse. Pour le reste, aujourd’hui, c’est encore une question de prix !

L’art du bijou d’argent s’est concentré dans le Souss : Tiznit, Inezgane,Taroudant sont connues pour leurs souks des bijoutiers où sont vendues de belles pièces prétendument, anciennes, dont il faut se méfier, car depuis le temps que cela dure, les vrais bijoux anciens doivent sérieusement se raréfier !.Tout en sachant que les bijoux anciens restent dans la famille et, se transmettent de mère en fille ou en belle-fille, quant il n’y que des fils !

On trouve à Guelmim des bijoux sahariens.

Au souk vous trouverez des bijoutiers qui vous proposent également des armes aux incrustations splendides, comme les poignards traditionnels.

Le poignard dit Ajnwi  se caractérise par le fait que sa partie inférieure est recourbée : une forme étudiée pour mieux vous ouvrir le ventre !!.

Son fourreau est en argent orné avec des motifs  ciselés , alors que sa poignée est en bois, soit ordinaire ou plus précieux.

Le poignard est une arme véritable qui n’est pas là, uniquement pour faire « jouli ». C’est également une parure très macho que les hommes portent dans toutes les cérémonies , fantasia, mariage,…. Ce poignard constitue le plus important cadeau que l’on peut offrir à un homme, pour symboliser sa virilité, son courage et sa noblesse ….et c’est aussi une forme d’intimidation, donc d’imposer le respect et,  à l’occasion sa fortune, car plus ils sont riches, plus ils en rajoutent !.
Chez nous, ils étaient très fières des leurs et mieux valait ne pas avoir l’idée de leur emprunter , ni de les tripoter : à chacun ses jouets ! et because, ceux-là, ils sont vraiment anciens !!!.

LES PARURES DE FETES DES OEUVRES D’ART…………..
Les fibules : sont des broches qui datent de l’antiquité, jadis également portées par les Grecs et les Romains pour fixer leurs toges. Chez les Amazighs, les fibules sont portées par paires et reliées par une chaîne à laquelle sont suspendues des talismans. Les fibules servent à fixer le vêtement au niveau des épaules. On peut aussi les porter sur des vétements comme des broches ou pour fixer ses paréos, foulards. Personnellement, les fibules me servent dans bien des occasions.

Le serdal est Porté surtout dans le Moyen Atlas, c’est un  serre tête fait de pièces de monnaie et de bâtons de corail, cousus sur un bandeau de laine ou de soie qui est porté depuis l’antiquité et comme toujours, certains sont magnifiquement travaillés et rafinés : c’est juste  une question de finance et une manière d’afficher son rang.
Le leba : est un bijou très ancien qui recouvre la poitrine des femmes berbères, depuis l’antiquité. C’ est un collier constitué de plaques d’or  ou d’argent enchâssées de pierres, les pièces sont posées en dégradé et assemblées par des accroches en or ou en argent.
Le taj est une couronne composée de plaques décorées s’articulant sur des chaînettes ou des charnières, ou bien posées sur un bandeau enrichi de perles, dont on pare l’épouse lors de son mariage.
Si les bijoux sont de véritables oeuvres d’art, il est souvent de grande taille et frôle parfois l’exagération. D’ailleurs certaines pièces sont d’autant plus appréciées qu’elles atteignent des dimensions considérables.
Exemple : les Tizêrzâi ou fibules peuvent peser plus d’un kilo. Les Tabzimt ce sont de grandes broches circulaires Kabyle qui pèsent environ 800 grammes : c’est juste un peu lourd, mais si l’on veut paraître reine, il faut toujours commencer, par souffrir !

Le tazra est une coiffe antique qui se pose sur la tête, qui met en valeur les yeux et la forme du visage. On peut le porter directement sur les cheveux ou après s’être couverte la tête d’un foulard.Je préfère le poser directement sur les cheveux, les fanfreluches inutiles, c’est pas du tout mon truc, la beauté passe, chez moi, par la sobriété, après le naturel !

Les hommes adorent couvrir leur épouse de bijoux telle une reine antique, enfin celui que j’ai eu la chance de connaître et d’aimer !, mais il avait hérité de cette délicate attention de sa famille.

C’est également un placement et pour la femme un véritable patrimoine et ils ont souvent une valeur religieuse. Le port des bijoux n’est pas compatible avec l’Islam qui interdit le port de bijoux et ce qui prouve, une fois encore, que les berbères n’avalent pas tout pour argent comptant.
Mais il en reste pas moins que les bijoux sont aussi divers que variés. Les boucles d’oreilles, que l’on retrouve dans toutes les civilisations, ont une grande importance chez les berbères comme chez les Imazighen. Les femmes les portent à différents niveaux de l’oreille, d’où les différents types : Douah, Boukanat, Tixrsin…
Les Abzg sont bracelets se portent toujours par paires. Ce sont soit des simples anneaux d’argent , soit des anneaux plus larges, incrustés de pierres et se fermant par une chaînette dite « Tanbailt « .
Chez les Imazighens, l’héritage des ancêtres est plus marqué. Les bracelets sont de préférence ornée d’une pierre en stéatite de couleur noire, rose, jade ou grise. Une pierre nommée également Ollaire et qu’adorent les artistes pour être tendre et facile à sculpter et qui fut de tout temps, utilisée par les Egyptiens, Romains et tous les ancêtres réunis méditerranéens.
Dans la région de l’Adrar Air, les hommes travaillent la pierre très souvent sur le lieu d’extraction.
Quant aux colliers des Imazighens, ils sont d’une grande beauté et recouvrent également toute la poitrine.
Par contre chez les berbères et/ou Imazighens sédentaires, ils se composent de grosses pierres d’ambre nommée Luban qui  accentue la valeur du bijou.
Certains esprits créatifs, l’agrémentent de clous de girofle ou de pâtes parfumées : sur ce point, il faut aimer ressembler à un plat cuisiner !!. Les hommes ont le droit, à la rigueur de regarder, mais mieux vaut s’abstenir d’y goûter !
les Axellal   sont simplement des chevalières  typiquement Imazighens portés par les hommes.

Il est communément décrit comme étant essentiellement en argent, mais il convient de préciser que dans le monde urbain, les femmes préfèrent l’or, c’est plus stylé, c’est plus INN !!
Jadis, les femmes portaient uniquement des bijoux en or, mais c’était une autre époque, où  » l’or, mon zami,  il itit pas chèr !!  et il n’y avait que les riches qui pouvaient se l’offrir ! ».

Donc, peu importe, l’argent  se porte à merveille sur des linges blancs, contrairement à l’or, sauf si le bijou est orné de pierre de couleur précieuse ou non, mais également, parce que l’or en ces temps forts lointains, ne se trouvait pas sous le pied du cheval.
Quant à savoir s’ils sont plus authentiques que ceux en or, ma foi, aujourd’hui, je dirai que ce n’est qu’une histoire de point de vue !. Le concept en argent est par contre, purement Imazighen, et les autres tributs, arabes, Romaines, Grecs, Maures, gétules, Guaramantes,  n’ont fait que les plagier ! .

Je dirai même, d’après mes recherches, qu’ils seraient d’origine Numides , dont les descendants sont les Kabyles au Sud de l’Algérie  et les Imazighens au Sud du Maroc : une grande famille scindée en deux, au temps anciens.  Mais….ne nous égarons pas et revenons à nos bijoux , ok !.

Il en reste pas moins, qu’ils sont magnifiques et attirent doublement le regard, quant ils sont merveilleusement porter par des femmes d’une grande beauté, et d’une grande éléguance, comme cette berbère vétue de noir et d’or, à faire craquer les hommes de ce bas monde et à rendre leurs épouses folles de rage !
Hé, oui, mesdames, face à ce genre de beauté antique, il faut être humble, et les seins en silicone carné, aujourd’hui, très avarié, n’y changeront rien !.

L’or prend toute sa valeur effectivement sur un vétement noir, posé sur du blanc c’est de très mauvais goût. Il peut être aussi posé sur un vétement couleur cacao. Mais pour le reste vaut mieux l’oublier !!.
J’en ai vu qui pour vouloir en faire de trop, devienne un tas de pacotille qui casse l’ambiance !!!

L’orfèvrerie amazigh est un art purement berbère et grâce à leur esprit de conservation, ils ont su protéger et conserver leur savoir et les splendides bijoux amazigh ont ainsi pu défié le temps et parvenir jusqu’à nous.

Je ne porte que des bijoux Berbères en argent, en été.
En hiver, je n’en porte pas du tout, à cause des pulls , ormis une fibule posée sur un mantau. Ce genre de vétements ne mettent pas  du tout nos bijoux en valeur, ni…….le reste d’ailleurs !. Nous  ressemblerions plutôt  à des épouvantailles qui ne fairaient même pas peur aux moineaux : Hé, bonjour les gazelles !
                         COLLIERS EN  PIERRE DE STEATITE

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